Le projet CodikHum vise la mise au point de nouveaux instruments pour étudier les encres anciennes utilisées sur des documents de la Renaissance, manuscrits ou imprimés. Il s’agit ainsi de disposer d’outils spécifiques pour étudier la diffusion et la réception des œuvres anciennes, ou pour authentifier des documents, notamment dans les cas où l’on ne dispose pas d’autres sources verbales.
Rassemblant trois laboratoires spécialisés dans des disciplines complémentaires, habitués à travailler de façon transdisciplinaire, CodikHum se fixe une série d’objectifs et d’étapes à franchir :
- enrichissement de la documentation disponible sur les encres anciennes,
- constitution d’un corpus d’analyses plus vaste,
- recherche de méthodes d’analyse nouvelle,
- constitution d’un protocole global pour identifier une encre ancienne
- et adaptation du matériel disponible à des fins de miniaturisation. Le projet débouche sur la rédaction d’un cahier des charges pour la fabrication d’un outil nouveau en vue de préparer une phase de pré-industrialisation de ce nouvel outil.
Les méthodes utilisées dans le cadre du programme CodikHum procèdent de la spectrométrie, de la colorimétrie mais aussi de l’analyse des surfaces d’encres et de la microscopie. Chacune des méthodes proposée a été testée, soit dans un corpus de pigments ou d’encres, soit sur d’autres matériaux. Le corpus des analyses proposées sera étendu non seulement aux encres manuscrites pour lesquelles on dispose d’une bibliographie relativement étendue , mais aussi aux encres utilisées par les premiers imprimeurs, beaucoup moins bien connues. Ces analyses, jointes à celles déjà effectuées par les membres du consortium permettent de dessiner un panorama des techniques utilisées à la Renaissance pour écrire et imprimer des livres. Elles posent aussi les bases d’une future banque de données qui est encore à constituer aujourd’hui. Le projet comporte aussi un volet de formation dont l’objectif est de permettre aux chercheurs de chacune des communautés scientifiques représentées de mieux comprendre les méthodes et les protocoles de champs disciplinaires radicalement différents. Il inclut aussi une dimension de valorisation pour faire connaître les résultats d’une enquête qui est d’une grande technicité mais concerne les fondations mêmes de la pensée européenne de la Renaissance.